Nous retournons au petit village d’Alter do Chao, car nous voulons aller voir les nénuphars géants dans le canal do Jari, et le départ des excursions ne se font que de là. Arrivés sur place, il nous faut trouver un bateau, car tout se négocie avec les marins. Nous finissons par trouver un bon compromis avec le sympathique William, qui de plus parle anglais. Nous avons une heure de bateau pour arriver sur place. Normalement sur le trajet, nous devrions voir les plages de sable blanc, si belles que cet endroit se nomme aussi la Caraïbe Amazonienne. Mais voilà, elles sont actuellement sous 8 mètres d’eau environ !!! Nous naviguons sur le Rio Tapajos, qui fait la bagatelle de 19 kms de large à cet endroit, avant de se jeter dans l’Amazone. Cette largeur s’explique tout d’abord, par la fin de la saison des pluies, un dénivelé très doux qui fait que les eaux de ce rio se heurtent à celles de la puissante lAmazone qui lui font obstacle.

Le fleuve est assez agité car il y a du vent, et c’est un combat entre ces petites vagues acérées et le bateau en alu qui les frappent sauvagement. Rien à voir avec le balancement d’une houle. Nous arrivons enfin dans les eaux calmes du canal, où vit une communauté indienne (dont j’ai oublié le nom) dans des maisons sur pilotis. Nous nous arrêtons faire une pause dans l’une d’elles. Nous y sommes, bien sûr gentiment accueillis, par les propriétaires, et une bande de petits singes écureuils, les saïmiris. Chapardeurs et intrépides comme pas deux, ils n’hésitent absolument pas à vous voler ce que vous mangez. Ce qui est arrivé à Denis, pendant, qu’il dégustait une noix de macadamia !!! Nous partons avec le frère de William, sur une barque, passer un moment dans la mangrove pour observer les animaux. Nous avons la chance d’apercevoir enfin un paresseux, je dire bien apercevoir, car ce n’est pas facile de le distinguer dans l’enchevêtrement des branches. Bien sûr les saïmiris facétieux, se jouent de nous, et nous suivent, des fois que nous ayons une p’tite faim et quelque chose à grignoter dans notre sac!!!

Nous apercevons aussi des oiseaux, hoazin huppé, (emblématique de la forêt amazonienne. Gros comme une poule, avec une longue queue et de belles couleurs brunes, il est reconnaissable à sa face bleue et sa huppe), pic à tête rouge, et d’autres oiseaux, si fugaces, que je n’ai pas le temps de les photographier. Il y a aussi de belles fleurs. Nous naviguons en silence, à l’affut. Quelques cris d’oiseaux, notamment de perroquets, déchirent le silence, il faut se baisser pour passer sous les branches, les moustiques nous attaquent en règle. C’est un monde, enveloppé de mystère, où l’imagination galope, saisie soudain par l’apparition d’un animal. Ce fut un moment hors du temps.

Nous repartons, pour enfin aller voir, ces fameux nénuphars. Malheureusement, ce n’est pas la saison, où ils sont le plus beaux et les fleurs ne sont pas épanouies. Mais tant pis, c’est tellement bien de pouvoir les voir en vrai !!! Etrangement, les rebords sont constellés d’épines bien acérées. C’est naturellement un refuge pour de nombreux oiseaux. William a bien sûr compris que j’adore faire des photos d’animaux et notamment d’oiseaux et fait gentiment en sorte que je puisse assouvir ma lubie.

Il va falloir penser au retour. Et soudain, William ralentit car il a aperçu des ailerons de dauphins roses. Et oui, nous avons la chance de voir deux dauphins qui évoluent tranquillement. Le temps de ressortir l’appareil, ils disparaissent avec élégance !!!

Notre prochaine pause sera sur une plage avec un restaurant, car il est presque 16 heures et, il faut bien avouer que nous avons un p’tit creux. Repas de poissons grillés, suivi d’une bonne baignade.

Nous ferons une dernière pause, sur une plage de l’ile d’amour, où nous avons le privilège d’admirer un magnifique coucher de soleil. Vraiment le ciel d’Amazonie est merveilleux notamment grâce à ses nuages.

Avant de retourner à la voiture, nous passons par notre plage et y dégustons, sûrement une de nos dernière caipirinha, jusqu’à ce que le soleil tire sa révérence.

Une vraiment belle journée. Nous retournons dans notre hôtel de Santarem, bien au frais !!!