A 9 heures, nous nous retrouvons sur notre lieu de rendez-vous où nous faisons la connaissance d’Ariel, notre sympathique guide. Nous serons trois voitures. Il distribue un talky walky pour chaque véhicule, nous montre le matériel embarqué, en cas de mal des montagnes (oxymètre de pouls, bouteille d’oxygène, feuilles de coca), car nous montons à 4 400 mètres quand même !! Quelques instructions sur le déroulement de la journée (en effet, il faudra entre 6 et 7 heures) qui se fera en huit étapes, qu’il présente comme huit chapitres d’un livre.

La première étape, face à un rocher en forme presque parfaite de pyramide, sera consacrée à l’explication géologique de la formation des Andes. La plaque pacifique ou plaque nazca, passe sous la plaque sud-américaine (ou subduction), expliquant ainsi, que le coté occidental des Andes est volcanique, et le côté oriental ne l’est pas puisque la plaque sud-américaine recouvre l’autre, et donc la croute terrestre est simplement comprimée et épaissie.

Ouh là, les étapes suivantes seront moins compliquées, j’espère!!!

La deuxième étape, sera pour écouter un écho circulaire dans un angle de la piste

 La troisième sera devant un paysage qui devient déjà magnifique. Ariel, nous distribue de l’artémise (base de l’absinthe), pour lutter contre le mal des montagnes, une recette de sa grand-mère. Il faut le « sniffer » et c’est parait il très efficace. C’est sûrement, juste avant d’être obliger de  mâcher des feuilles de coca !! L’avantage, c’est qu’en plus ça sent très bon !!

La quatrième étape sera devant le « paysage peint par Dieu ». Et là, nous sommes tous sidérés devant une vue époustouflante sur les montagnes !!! Nous sommes déjà presque à 3000 mètres.

La piste monte au milieu de ces montagnes colorées, nous ne savons pas où donner de la tête !!!

A 3 600 mètres, je commence à sentir les prémices du mal des montagnes (je connais bien les signes, j’en ai déjà souffert, il y a des années). Je commence à avoir doucement la tête dans un étau. Eh bien, je vais essayer l’artémise !!!! Je ne sais pas si ça marche ou si c’est psychologique, mais je vais allègrement passer les 4420 mètres sans problème particulier !!!

Et voilà, nous arrivons sur un plateau où se dévoile la Laguna Brava, face aux sommets enneigés des volcans au loin. Quelle émotion, quel sentiment intense, nous avons tous les quatre, d’être des personnes privilégiées devant cette nature grandiose. Le silence, les yeux ébahis, parlent d’eux-mêmes. Après un moment presque de recueillement, notre guide déploie un drapeau très coloré, exprimant sa fierté d’appartenir à cette région (la Rioja) et à sa patrie. Il se montre extrêmement ému, lorsque nous lui proposons, nous aussi de brandir, son drapeau. Ce sera la quatrième étape et la cinquième étape, un peu plus loin, le long de la lagune.

Nous repartons, redécouvrons les montagnes d’un autre point de vue, et c’est toujours un ravissement.

La septième étape sera dans un refuge, que nous avions vu au bord de la route en montant. C’est un refuge en pierre, où l’on rentre comme dans une coquille d’escargot. Nous nous asseyons sur un banc et nous écoutons Ariel, nous raconter l’histoire de son meilleur ami disparu, qui lui a tout appris. Il nous récite un poème d’Atahualpa Yupanqui (poète et chanteur argentin), et termine par l’hymne national argentin, repris par tous les argentins du groupe, avec une telle ferveur que tout le monde a la larme à l’œil.

Et enfin, la dernière étape sera dans son hôtel où nous sommes invités à déguster des empanadas maison, accompagné du vin blanc de la région, le torrentes.

Nous avons tous passé une journée vraiment riche en sensations, émotions, échanges. Je suis sûre qu’aucun de nous quatre ne l’oubliera.