Aujourd’hui, ce sera une journée culturelle. Tout d’abord la visite incontournable du Monastère de Santa Catalina, le plus grand monastère dominicain du monde, avec ses 22 000 m2, ce qui ferait donc plus penser à une citadelle !!

 Il a été fondé en 1579, afin d’accueillir, les riches cadettes des familles nobles d’origine espagnole. Elles entraient au couvent entre 13 et 15 ans et après 4 ans de noviciat, soit, elles prononçait leurs vœux et restaient cloitrées jusqu’à leur mort, soit elles renonçaient à la vie monastique au grand déshonneur de leur famille. Après avoir prononcé leurs vœux, leur famille devait faire don d’une dot assez conséquente et leur faire construire un logement plus ou moins luxueux, suivant leur niveau social. Elles avaient droit à avoir jusqu’à quatre servantes. Elles vivaient une vie confortable, pouvant même organiser des réceptions. Leurs seules obligations étaient les heures de prières. Elles s’adonnaient à la dentelle et à la fabrication des hosties. En 1870, le Pape Pie IX, mit fin à cette vie luxueuse, pour imposer de prendre les repas en commun et en silence au réfectoire et de dormir dans un dortoir commun. C’est en 1970, qu’une partie du monastère fut ouvert au public. Il reste encore une quinzaine de sœurs, âgées de 18 à 84 ans, qui y vivent, fabricant diverses pâtisseries vendues dans le magasin du monastère.

Nous ferons la visite accompagnés par une guide, assez particulière qui débite son texte en français, d’une voix monocorde, sans nous attendre pendant que nous prenons une photo ou autre et qui part seule en faisant son monologue !!! Nous commençons par le parloir, où les sœurs pouvaient converser une fois par mois pendant une heure avec leur famille sous le regard de la mère supérieure. Puis l’arche du silence, qui débouche sur le cloitre des novices, séparé du reste du monastère car elles n’avaient pas le droit d’avoir de relation avec les sœurs. Nous y visitons une cellule reconstituée, assez vaste ma foi !! Puis ce sera le cloitre des orangers peint d’une belle couleur bleue et bien sûr avec des orangers symbolisant le renouveau et la vie éternelle. Nous pourrons y voir la salle De Profondis, où les sœurs décédées étaient veillées. Sur les murs de cette salle, les portraits des sœurs les plus méritantes étaient peints dans les 24 heures après leur mort, les yeux fermés, car il n’était pas possible de les peindre de leur vivant.

Ensuite, nous déambulons, dans des ruelles au nom des grandes villes d’Espagne, où les «cellules » ressemblent à des maisonnettes plus ou moins grandes et luxueuses, pouvant accueillir une ou plusieurs sœurs (de la même fratrie) et leurs servantes ou plutôt esclaves souvent d’origine africaine.

Au bout d’une ruelle, nous arrivons aux lavoirs, constitués, d’une vingtaine de demi jarres, alimentées en eau par un système ingénieux qui plait beaucoup à Denis. Puis ce sera le verger avec, entre autre, un avocatier colossal;

Puis ce sera une place avec une belle fontaine, où les dimanches, les sœurs pouvaient faire du troc. Non, loin de là, nous verrons leur « bain-douche », où elles venaient se laver physiquement et spirituellement. Nous finirons notre visite, par le cloître majeur, donnant accès au réfectoire, au dortoir transformé en pinacothèque où sont exposés des tableaux liturgiques, dont toute une série sur la vie de Sainte Catherine de Sienne, la Sainte Patronne du couvent, et aussi, un magnifique ostensoir.

Même, si n’avons pas eu une guide très captivante, nous avons vraiment beaucoup apprécié cette plongée dans ce monde « parallèle ». Avant de sortir, nous nous octroyons une pause dans le patio du café du monastère,  fleuri, confortable, paisible, où flotte un parfum de sérénité.

Replongeant dans l’animation de la ville, nous nous dirigeons vers le Musée Sanctuarios Andinos, consacré aux rites funéraires incas et notamment, sur la momie la plus célèbre « Juanita ». Nous ne pourrons y faire de photos. Nous avions déjà visité le Musée de Salta en Argentine qui abordait le même sujet. Tout d’abord, nous visionnons un film qui évoque les circonstances de la découverte de Juanita, sur les pentes du volcan Ampato, à 6 300 mètres d’altitude. Juanita avait 12 ans, venait des alentours du lac Titicaca. Choisie, comme les autres pour sa noblesse et sa grande beauté, elle a été tout d’abord emmenée à Cuzco pour y être « préparée » et, aurait mis trois mois pour arriver au volcan pour y être sacrifiée, afin de calmer la colère des dieux. Après avoir consommé des feuilles de coca et de la chicha (alcool de maïs) elle a été frappée à la tête. Installée en position foetale et entourée de nombreux objets, en céramique, figurine en or, en argent, sculptures en coquillage, son excellente conservation est due au froid intense à cette altitude. Nous avons fait cette visite en français, accompagnés par une étudiante passionnée et passionnante. Nous y avons admiré, des céramiques, étoffes, statuettes… dans un état exceptionnel et enfin, Juanita conservée dans une vitrine à -20°.

Ensuite, nous retournons à la vraie vie, allons jusqu’au marché central, pour aller y déguster un jus de fruits pressé devant nous, puis nous baladons dans les rues animées de la vieille ville.

Ce soir, nous dinons dans un restaurant hautement gastronomique, où nous choisissons le menu dégustation à dix plats. Chaque plat, présenté de manière vraiment original et esthétique, est un hommage à la cuisine péruvienne. Un grand moment gustatif !!!