Aujourd’hui est un grand jour…la visite du Machu Picchu. Nous en avons tellement rêvé, tellement parler depuis des années, l’évoquant parfois comme une chose inaccessible !!! Et bien, nous voilà fins prêts, je dirais fébriles, à l’idée de le découvrir enfin !!! Et il fait un temps splendide !!!

Nous sommes tellement en avance, excités comme des puces, que nous avons failli monter dans le train précédent le notre !!! ouf, nous voilà dans le bon train, qui chemine doucement, en cahotant tant et plus, sifflant à chaque passage à niveau (il faut dire qu’il n’y a jamais de barrières !!!). Au bout d’une heure trente, nous voilà arrivés au village d’Aguas Calientes appelé aussi Pueblo Machu Picchu.

C’est un joli village traversé par le rio urubamba, aux ruelles étroites avec ses maisons aux balcons de bois sculptés. Nous n’avons pas assez de temps pour faire l’ascension à pieds (puisque nous avons une heure précise d’entrée), nous prendrons donc le bus.

Après 25 minutes de route en épingles, nous y voilà enfin !!! Une petite montée à pieds et il se révèle, perché dans son écrin de verdure, unique, si connu et si mystérieux. Nous sommes là, pétrifiés, émerveillés, vivant un aboutissement, et infiniment prêts à plonger dans le passé.

Machu Picchu veut dire vieille montagne en quechua, tandis que le  Huayana Picchu, qui surplombe la cité veut dire jeune montagne. Nous sommes dans les Andes, bien sûr, mais à la limite de l’Amazonie. Le site est intégré dans un parc de 35 000 hectares afin d’en protéger les divers sites, dont le Machu Picchu est le plus important bien sûr, ainsi que la faune et la flore d’une biodiversité rare due à de nombreux micros-climats. Cette cité Inca a été construite dans les années 1 440 pour l’empereur Pachacutec et abandonnée dans les années 1 530 au moment de la conquête espagnole. Elle a été révélée au monde en 1911 par Hiram Bingham, professeur d’histoire de l’université de Yales. Pour la petite anecdote, c’est son livre Lost City of the Incas, racontant sa découverte, qui inspira Georges Lucas pour le personnage d’Indiana Jones.

Nous voyons tout de suite, une cité harmonieusement intégrée dans la géomorphologie de son environnement, et séparée en deux par un mur de 400 mètres de long.

Tout d’abord la partie agricole avec ses nombreuses terrasses cultivées, à flancs de montagne par les mitmacs, (qui signifie éparpiller en quechua), des groupes de familles séparés de forces de leur communautés pour venir travailler dans des villages sous la domination inca. Les ressources agricoles étant parfois insuffisantes, ils pouvaient s’approvisionner dans les provinces voisines par un réseau de huit chemins incas ralliant Machu Picchu. Ces terrasses ressemblent à des escaliers géants dont les murs sont constitués de pierres et d’argile afin de faciliter l’écoulement des eaux de pluie qui pouvaient ravager les cultures.

Puis, descendant depuis les terrasses, nous accédons et parcourons la partie urbaine, séparée en plusieurs quartiers. Du haut en bas : le quartier sacré, le quartier des nobles, celui des éclésiastiques et enfin, le quartier populaire. Impressionnés par l’architecture, et, la qualité des constructions. Ces murs dont les énormes pierres si parfaitement taillées s’imbriquent les unes dans les autres sans aucun ciment (on ne pourrait même pas y glisser une feuille de papier). Ils sont légèrement inclinés pour résister aux phénomènes sismiques, les fenêtres et les portes, elles, sont de forme trapézoïdale, pour les mêmes raisons. Nous nous infiltrons discrètement dans la vie des Incas admirant les nombreux temples, dont le temple aux trois fenêtres, le temple du soleil de forme circulaire….., le rocher sacré en forme de montagnes, ainsi que les ingénieux systèmes de canalisations.

Nous resterons quasi jusqu’à la fermeture du site, complètement envoûtés. Une petite déception tout de même, nous n’aurons pas vu le cadran solaire, car uniquement accessible le matin, et n’aurons pas pu grimper à l’assaut de l’Intipunku afin d’y voir la porte du soleil, réservé depuis de COVID à ceux qui arrivent au Machu Pichu par le chemin de l’inca (une rando de 3 jours). Mais quel moment unique, nous venons de vivre.

Il faut bien revenir dans notre monde !!! Nous redescendons donc par le bus, car la nuit va bientôt tomber. Il nous reste trois bonnes heures avant de reprendre le train (eh oui, je vous avais bien dit que les horaires n’étaient pas idéaux !!) Nous en profiterons pour nous balader, déguster un bon café et un délicieux pain au chocolat dans une boulangerie française, un vrai luxe !!!