Après une bonne nuit, et un bon petit déjeuner, nous voilà prêts pour la visite de la ville.

Il nous faut marcher deux kilomètres dans des rues animées et vraiment très en pente, pour en atteindre son cœur, la Place du 10 Novembre. J’avoue que je souffre encore bien de l’altitude, malgré une acclimatation de plusieurs semaines maintenant (essoufflement, nausées, douleurs musculaires à l’effort). Denis, quant à lui est parfaitement acclimaté et a retrouvé ses facultés de chamois !!!

La place est entourée de beaux bâtiments coloniaux et de la cathédrale. Cette dernière construite début XIXe siècle est un mélange de style néoclassique reconnaissable à ses piliers gréco-romains, et l’intérieur plutôt baroque, avec l’utilisation de l’or, des couleurs (les chapelles roses) et une légère exubérance dans les détails de décoration. La coupole lui donne une belle luminosité. Nous sommes bien loin de nos splendides mais sévères cathédrales !! Nous montons au sommet  d’une des deux tours et bénéficions d’une belle vue sur la ville sur Potosi et le Cerro Rico

L’après-midi, nous visitons l’Hôtel National de la Monnaie .  Au moment de prendre nos billets, nous avons la surprise et le plaisir de retrouver Nina qui fera donc la visite avec nous et en français !!!

 Ce musée, Avec ses 7 500m2, c’est le plus grand bâtiment colonial du continent américain. En 1773, il remplace le premier bâtiment devenu trop petit. Donc, la monnaie d’argent fut frappée à Potosi depuis 1575 jusqu’en 1951. Pendant l’époque coloniale, les trois quart de la monnaie partaient  enrichir la couronne espagnole

Nous découvrons toutes les étapes de la fabrication de la monnaie, depuis la fonte du métal jusqu’à l’estampillage des pièces au cours des siècles.

Nous commençons par la salle numismatique. Nous découvrons, les premières pièces d’argent, les macuquinas (97 % d’argent pur), martelées, une par une. De forme irrégulière, elles ont été frappées du 16e au 17e siècle. Puis viennent les pièces, telles que nous les connaissons, avec des rainures sur le bord, pour éviter qu’elles soient rognées.

 Après les explications sur la fabrication des pièces, nous passons ensuite dans la pièce des premiers laminoirs. Nous avons l’impression de rentrer dans l’intérieur d’un mécanisme de montre avec ses énormes engrenages actionnés avec des mules ou des chevaux. Les laminoirs étaient destinés à transformer les lingots d’argent encore chauds en plaques de plus en plus fines (4 passages). Aux XIXe siècles ce seront les laminoirs à vapeur, puis finalement début du XXe siècle des laminoirs électriques.

Nous visiterons les fonderies avec une belle mis en scène qui nous permet de comprendre facilement le travail des indigènes, car bien sûr, ce sont eux qui trimaient ici !!!

Ce musée nous propose aussi, d’autres salles qui nous rappellent la vie quotidienne au temps de la colonie. Tout d’abord, une pinacothèque avec des toiles principalement religieuses, dont la Vierge de la Montagne. Ce tableau anonyme, est un mélange de deux cultures religieuses. La vierge est représentée dans une montagne entre la trinité et la vie terrestre. Elle représente aussi la Pachamama, la déesse terre, entourée de la lune et du soleil, symboles incas. A ses pieds, il y a le roi Huayna Capac qui connaissait la richesse du sol, mais ne l'exploitait pas, car c'était une montagne sacrée, à gauche, le pape et à droite Charles Quint

Une salle consacrée à différents objets en argent religieux ou pas. De magnifiques pièces d’argent, dont la plus drôle est un pot de chambre. Comme quoi, la richesse se loge n’importe où !!! Et nous finissons par une salle contenant plus de 3 600 Minéraux.

Une fois la visite terminée, nous rentrons à l’hôtel, sous l’orage (ce qui n’était pas prévu, et pourtant pour une fois, nous avions consulté la météo !!!). Nous arrivons complètement transis, et sommes accueillis  par un bon café, gentiment offert. Décidemment, nous sommes vraiment chouchoutés !!!

29 Mars