Dès l'ouverture du Parc, nous sommes là!!! Nous avons envie de profiter du glacier avec un minimum de monde!! Le temps est bien gris, mais nous avons bon espoir de voir le soleil se débrouiller à percer cette belle couverture nuageuse!!!

Il faut encore rouler une trentaine de kilomètres avant de le voir, au loin, dévalant sur le lac Argentino, du long de ses 30 kilomètres. Il fait environ 5 kms de large et 70 mètres de hauteur. Il ne recule pas, au contraire, il avance de deux mètres par jour sur le lac, face à la péninsule Magellan. Lorsqu'il l'atteint, il divise le lac en deux. Sous la pression des eaux qui l'entaillent, se forme une arche qui finit par s'écrouler. La dernière fois a été en 2018. Ce phénomène est très irrégulier et peut prendre de une année à une décennie!!

Enfin, nous arrivons au départ des sentiers. Ce sont des passerelles avec plusieurs accès. Bien sur, nous commençons à la plus éloignée et les feront toutes!! Nous sommes seuls, découvrant d'abord les icebergs nonchalants, et au détour du sentier, le voilà, se dévoilant, majestueux et soudain éclairé par un rayon de soleil, comme l'ouverture d'un rideau de théâtre, nous invitant à son spectacle unique, envoutant. Et ça pour nous tous seuls. J'en ai les larmes aux yeux et envie de crier de joie!!! Euh... je crie de joie!!!

Mais soudain, nous l'entendons craquer, un coup de fusil comme pour nous rappeler que c'est lui le maître, que nous sommes là, petits, insignifiants, devant sa toute-puissance.

Nous aurons eu dix minutes absolument magiques, juste entre LUI et nous!!!

Comme prévu, nous ferons tous les sentiers, les balcons, attendant avidement ses craquements, ses grondements sourds, lorsqu'un morceau plus important se détache.

Vu de face, sa blancheur nuancée de ce bleu qui donne toute son expression dans les icebergs, est striée de lignes grises de sédiments.

Vue du dessus, la surface plutôt grise, un peu sale, parce qu'on est en été, mais tailladée de crevasses bleutées, insondables, mystérieuses et au combien vertigineuses.

Nous restons des heures, fascinés, captivés.

Au milieu de l'après-midi, nous prenons, le bateau qui nous emmène à ses pieds. Ses 70 mètres de hauteur nous en impose. Une autre vison plus inquiétante, avec une petite arrière pensée.... et si un gros pan se détache???? Mais non, ce ne sera que le privilège de se mesurer à sa gigantesque stature.

Fin d'après- midi, nous quittons le parc, pour aller bivouaquer dans un petit coin tranquille avec vue sur les montagnes et serti, au fond de la vallée on distingue encore encore le Perito Moreno.