Avant de quitter Cabanaconde, nous allons au mirador aux abords de la ville pour admirer une dernière fois ce magnifique canyon. Nous apercevons au fond, l’oasis Sangalle, qui parait-il est un véritable petit paradis, mais accessible qu’à pied, donc, dommage. Ce qui m’embête le plus, c’est de priver Denis, de certaines randos qui lui plairaient tant !!! Mais là, 1 200 mètres de dénivelé à cette altitude……

Nous reprenons la direction d’Arequipa. En cours de route, nous croisons une piste qui mène à la lagune Mucurca à quelques kilomètres de là. Cela nous dévie de notre trajet, mais pourquoi pas ??? La piste est bonne, le paysage sauvage, comme nous les aimons et surtout cette sensation d’être seuls au monde !!! La lagune se dévoile, paisible. Notre présence dérange les graciles vigognes et quelques bernaches des andes, une sorte d’oie avec le bout des ailes et la queue noire. Au loin les flamands roses explorent de leur bec,  obstinément et lentement, le fond de l’eau.

Nous pensions faire un aller-retour, mais finalement la piste a l’air de continuer et devrait rejoindre bien plus loin la route principale. Bon, ce soir, nous ne seront sûrement pas à Arequipa (nous avions environ 200 kilomètres à faire aujourd’hui) mais tant pis, le paysage est si beau !!

Devant nous, le majestueux volcan Ampato, le bel endormi et son accolyte en colère, le Sambacaya nous dominent de toute leur puissance.

La piste devient assez technique mais pas de précipice !!! Puis, le paysage change, devient lunaire. Tout d’abord des roches arrondies, puis plus noires et acérées. Soudain, nous avons la surprise d’apercevoir une viscache, ce rongeur bizarre (de la famille des chinchillas), avec ses grandes oreilles, et sa longue queue, enroulée au repos, et qui lui sert de balancier lorsqu’il saute allègrement de rocher en rocher. Puis, ce seront des dizaines qui grouillent dans les dédales de roches. C’est incroyable !!

La piste est vraiment ardue, avec des beaux croisements de ponts, et maintenant, avec de nombreuses traversées de ruisseaux. Nous en rejoignons enfin une autre, beaucoup plus facile. Denis peut souffler un peu !! Au bord du chemin, au milieu de nulle part, une femme, nous arrête pour que nous l’emmenions au village d’après. Nous sommes un peu ennuyés, car depuis que nous sommes au Pérou, nous ne sommes assurés que pour deux personnes dans la voiture, mais bon, nous n’allons pas la laisser là, alors que le village a l’air assez loin !!!

La piste nous emmène au bord d’un canyon époustouflant de profondeur. C’est tellement plus impressionnant que le canyon de la colca, car nous le dominons de toute sa hauteur. Nous descendons de 1 200 mètres, vers le village de notre passagère, et le canyon est toujours incroyablement profond. Et d’après le GPS, nous comprenons qu’il faut passer sur l’autre versant !!Evidemment, nous sommes en fin d’après-midi, et là plus moyen de trouver un bivouac, alors que toute la journée, nous aurions pu nous installer n’importe où !!! Nous retrouvons une piste pour une voiture, au bord d’un précipice de dingue et à la tombée de la nuit. Que du bonheur !!! Arrivés au sommet de l’autre versant, il fait carrément nuit, mais nous savons qu’à 6 kms de là il y a un gros village. Nous dormirons donc sur la place de Huanca, bien sûr après avoir demandé l’autorisation à la police (inquiète pour nous, car il fait froid la nuit !!). Un repos bien mérité pour Denis, qui en a quand même « plein les pattes »