Fin de matinée, nous quittons Puno en direction de la nécropole de Sillustani et ses tombeaux pré-incas et incas.

De loin, nous apercevons des chullpas, ces tombeaux qui ressemblent à des tours, dressées sur une presqu’île accidentée, cernée, d’un côté, d’une paisible lagune, et de l’autre, des eaux miroitantes et d’un bleu profond du lac d’umayo. Pour arriver à l’entrée du site, les abords sont vampirisés par les vendeurs de souvenirs et artisanat, qui nous alpaguent discrètement.

Ce site a été choisi, tout d’abord par le peuple Pukara, 800 ans avant notre ère, puis par le peuple Qolla entre le XIIième et le XIVième siècle, et enfin par les Incas au XVième et XVIième siècle, afin d’y enterrer les dignitaires et leurs familles, pour les rapprocher du ciel à leur mort (nous sommes toujours à 4 000 mètres d’altitude). Bien sûr, ces derniers étaient accompagnés de multiples offrandes, alimentaires ou non, pour passer dans l’au-delà. De nombreux objets, en or notamment (jusqu’à 4 kg dans un seul tombeau) ont été découverts, et sont, pour la plupart, exposés dans le Musée Carlos Dreyer, dont nous avons loupé la visite !!

Bien évidemment, les architectures ont changées au cours du temps. Les premières sont en pierres brutes avec un amalgame de terre, et du temps des Incas, ce sont des pierres taillées avec une telle précision, qu’elles s’encastrent naturellement les unes avec les autres. La plus grande chullpa mesure 12 mètres de hauteur. La technique de construction était avec une rampe de pierres pour accéder aux parties les plus hautes. Elles ont toutes une chose en commun, une petite ouverture orientée vers l’est, pour, symboliquement, la renaissance de l’âme à travers le lever du soleil. Ces tombeaux pouvaient contenir jusqu’à 12 personnes.

Nous avons la chance de pouvoir  visiter et déambuler sur l’ensemble du site quasiment en toute tranquillité, ressentir la sérénité de l’endroit, toujours impressionnés par la qualité des constructions, fascinés par les cultures anciennes. Nous admirons depuis le sommet, le paysage qui nous entoure, la lagune et ses totoras, le lac avec son ile au sommet plat. Nous avons dégusté ce moment hors du temps, loin des vivants et en compagnie de ces âmes du passé.

Nous redescendons « sur terre » et retournons à la voiture, il est presque 17 heures, sachant que la nuit va bientôt tomber, nous demandons à la personne de l’entrée du site, si nous pouvons dormir sur le parking. Aucun souci, si nous nous garons au fond, et le parking est gardé toute la nuit !!!