Nous ne dormons pas vraiment bien à cette altitude, malgré la nuit calme, juste animée des petits cris des canards de la lagune.

Ce matin nous quittons l’asphalte pour les pistes. D’entrée, nous montons raide dans la montagne. 4 200, 4 300……, et toujours des terres cultivées. Le moindre lopin, avec une pente incroyable est planté !!! Une erreur de navigation…. Et un bon détour de 40 kms. Vue la vitesse où nous avançons, ça fait  deux heures !!!!

Denis qui voulait faire la route de la mort, nous en avons un bon petit exemple là. Le vide est vertigineux par endroit, et la piste pour un seul véhicule !!! Des endroits aménagés pour croiser, sont souvent du côté du vide, ce qui n’est pas des plus rassurants.

Une chose très frustrante pour les bon français que nous sommes, est que, lorsque vous laissez passer un véhicule, les boliviens, ne remercient jamais, pas un signe de la main, de la tête… rien !!!!

A un moment sur la piste, nous sommes bloqués par des grosses pierres mises volontairement par un homme et son fils pour nous obliger à payer. Il nous demande 10 bolivianos (bien plus cher, que les nombreuses routes payantes de Bolivie).

A l’entrée de chaque village, il y a une barrière. Bien souvent, un local nous ouvre et nous passons. Mais là, trois hommes, bien bourrés de coca, nous demandent encore 10 bolivianos, et en même temps laissent passer gratuitement un 4x4 Bolivien. Ce coup-ci c’est un peu fort et le ton monte. Heureusement, la police arrive et nous pourrons passer. Ce n’est pas le prix, mais le principe. C’est le seul pays, où déjà nous payons le gasoil, plus de deux fois plus cher que les boliviens, et encore après négociation. Il est bien normal, de payer, les musées, les parcs nationaux et sûrement les choses de vie quotidienne plus chères (en effet dans les petites échoppes, il n’y a aucun prix). Mais là, c’était juste un peu trop !!!

Après ce petit coup de sang, nous reprenons la piste. Denis laisse passer une voiture, visiblement pressée. Eh bien, nous la retrouvons un peu plus loin, encastrée dans celle d’en face !!! Heureusement, plus de peur que de mal !!!

Nous poursuivons tranquillement la piste, en cherchant un bivouac. Mais ce n’est pas facile. Soit nous trouvons des endroits à flanc de falaise, mais avec des chûtes de pierre, soit des endroits au-dessus du vide, pas plus plaisant.

A la tombée de la nuit, nous nous arrêtons dans le village d’Acasio pour diner et finalement dormir sur la petite place à côté du restaurant-gargotte. A leur demande, nous nous installons à la même table qu’un homme et deux femmes boliviennes qui se rendent dans la ville de San Pedro pour assister à la fête du taureau qui se déroule le dimanche de Pâques. Un bon moment de partage. Pour le repas, il ne faut pas être délicat !! En effet, c’est le genre de petite gargote qui vend aussi de l’essence dans des bidons. Eh bien c’est simple, quelqu’un vient chercher de l’essence pour sa moto. La propriétaire siphonne avec un tuyau, un litre d’essence, pour le mettre dans une bouteille en plastique, plie le bout du tuyau qui a trempé dans la bouteille pour arrêter l’essence de couler, se rince les mains, dans la bassine où elle rince les assiettes, et vous sert votre repas avec les mains !!!! Pendant que nous dinons, d’un riz, pommes de terre, crudités et œuf au plat, la propriétaire se joint à la conversation, nous expliquant combien, elle voudrait venir en France, un eldorado pour elle !!! Elle nous explique que la vie en Bolivie est tranquille, mais qu’ils n’ont pas d’argent !!! Nous évoquons le système de retraite. En effet depuis 2010, la retraite a été abaissée de 65 à 58 ans. Mais c’est un système basé sur l’apport volontaire et individuel à des fonds privés, ce qui explique pourquoi, nous voyons partout dans gens très âgés travailler encore.